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Biographie
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1994 : formation du quatuor sur un coup de tête de Vini et David.
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AU départ
les intentions étaient à la fois simples et déterminées : assouvir une irrésistible envie de revisiter le rock psyché de la fin des sixties... Le genre d'envie qui vous
démange quand vous êtes un gros fan de rock.
 L'idée vint de David et Ivan (alias Space & Vini) qui en parlèrent aussitôt à Stéphane et Richard (alias rien du tout). Ces quatres-là avaient l'habitude d'écouter des disques ensemble, la lumière éteinte, isolés du monde extérieur.
 Vini choisit la basse parce que son père avait abandonné une Fender Jazz bass dans le grenier. Tout simplement. Quelques maigres notions de guitare feraient le reste. Normal.
 Stéphane
possédait une guitare électrique. Par ailleurs c'était le seul des quatre à savoir aligner trois accords. Sa place coulait donc de source.
 David
était vaguement attiré par les rythmes et les batteries ; il décida donc d'aller faire un tour à la Baguetterie pour y dégoter une Tama pas trop chère.

Richard aimait la guitare, ça tombait bien puisque basse et batterie étaient prises. A cette époque-là, il n'avait jamais touché à une guitare de sa vie, mais il s'autoproclama quand même second guitariste du groupe.
 Manquait
la voix...
 Faire
chanter le bassiste ou le batteur : non. Il fallait donc choisir entre Stéphane, qui ne le sentait pas des masses, et Richard qui ne chantait pas trop faux.
Vous connaissez la suite. Rock'n roll dogie !
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Quatre mois plus tard...
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 Une
série de répet' appliquées et intenses dans un garage conduisirent les Reeds sur les planches d'un vague festival de rock, à Albine dans le Tarn. Premier concert après quatre mois d'existence, un moment historique ! Pour les Reeds, naturellement...
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1995 : C'est là que démarrent les choses sérieuses...
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 Enfin,
tout est relatif... Mais les progrés sont
remarquables et remarqués... En tout cas par quelques organisateurs de concert et barmen. C'est le temps des K7 et des reprises de Hendrix, Doors, Led zeppelin,
Cure... Quelques concerts dans les
amphis de la fac Paul Sabatier (à Toulouse), un tremplin rock aux
Parc des Expos
dans le grand
Hall 8.
 Tremplin
mémorable : 400 spectateurs dans une salle pour 2000 personnes (sic !),
les
Punish Yourself plus gothiques que jamais,
un matos de fous furieux et une véritable armada de techniciens
pour tout faire tourner... Un gros scandale sur scène : une dispute
entre musiciens (les punish, je crois) et organisateurs. Des organisateurs pas très clairs... La routine quoi...
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1996 : un nouveau gratteux chez les Reeds
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 Stéphane (lead guitar)
fut appelé sous les drapeaux. Eh oui, ça existait encore cette connerie en 96.
Ludo - Lulu pour les intimes - fit alors son entrée.
 Ludo,
sa strat' et son petit Crate... Bon, le petit Crate ça n'a pas duré longtemps... Pour le malheur de nos tympans...
 C'est
avec lui que commence la vraie période "bar-concerts"... Période riche, intense, galère, gratifiante, dure,
exaltante... Bref, les bar-concerts.
Erich Coffie,
Cap Horn, Bar Ouf...
Les Reeds étaient vaillants à l'époque. Pas évident ces soirées-là :
le matos à transporter, l'affichage en ville, le tractage... Le lendemain ils étaient broyés mais ils adoraient ça.
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La Wah-Wah-Saga
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 A peu près à la même époque, la période
Wah Wah Ups.
 A
force de donner des concerts dans les amphis et de s'impliquer dans la vie musicale du
campus de Rangueil,
les Reeds finirent par sympathiser et collaborer avec les dirigeants de l'Animation Musicale (association étudiante siégeant à l'Université).
 A
l'époque, il y avait the president : Yves Mercadier, the secrétaire : Laurent Michaud, the other one : Cyril Martinie et the eternal trésorier : Jean Louis Antona.
 C'est
grâce à cette association que les Reeds firent la connaissance de J.B Ribet, Guillaume Fillola, Mathieu Bézian, Cyril Julien, Tibo, Titi et Loïc.
 Un
an plus tard, les frères Gomez (David et Richard) prennent, à leur tour, la direction des opérations et rebaptisent l'association Wah Wah Ups, afin de montrer leur désir profond de changer les choses. Coup de chance pour l'association : la fac se fait livrer une vraie salle de spectacle de 900 places : la salle Le Cap. Cinq millons de francs.
 Et
les choses s'accélérèrent : une vingtaine de concerts organisés en deux ans, des concerts en salle, des concerts en plein air, de la bière, des merguez, la création (pour deux éditions uniquement) de l'UPS rock festival, prise de contact avec des sponsors, deux reportages sur TLT (la télé toulousaine) et quelques photos sur La dépêche (ça c'est la classe)...
 Mais
surtout les concerts... L'asso louait les services d'un sonorisateur : l'inoubliable Bernie. C'était pas le mec le plus branché de l'univers mais il était compétent (contraiement à de nombreux petits cons qu'on croise dans des soirées et qui se la pètent comme c'est pas permi), ses prix étaient imbattables et il se pointait avec un gros camion, deux ou trois techniciens, 6 kilos de son et 20 kilos de lumière... C'était l'halu.
 Et
puis les groupes. On avait enfin abandonné les soirées "trois groupes super amateur de la fac" pour passer à autre chose. La politique de Wah Wah Ups c'était de mélanger les niveaux. Le but c'était de créer une vraie dynamique à Toulouse, de permettre aux "petits" groupes motivés de grandir le plus possible et de permettre à la "scène locale" de pouvoir profiter d'une salle et d'un public super intéressants (enfin, la salle plus que le public, je crois).
 Alors
on fit venir des groupes comme Simarils (on n'oubliera pas leur escroc de tourneur), Fat Chicken, Lagony, My Favourit Dentist Is Dead (qui débutaient), Punish Yourself, Sidilarsen (qui débutaient aussi) et Watermelon Club (qu'on entends de temps en temps chez LeNoir sur France Inter, malgré la séparation). C'était du jamais vu sur le campus. C'est d'ailleurs grâce à l'UPS Rock Festival que les "Favourite Dentist" ont été signés. Et ça, les frères Gomez (et leurs acolytes) en sont fiers.
 Et
puis nous n'oublierons pas, au tout début, l'inauguration de la salle Le Cap, comme ça, rien que pour le fun, rien que parce que ce fut un moment délirant (et le mot est faible), un moment partagé avec Catherine Gadon (responsable de la culture sur le Campus) et Mme Faure (extra-terrestre venue sur Terre pour nous espionner).
 Bref...
Ce n'est pas prétentieux de dire qu'il s'est passé quelque chose, en ce temps-là, sur le campus de Paul Sabatier. Vraiment.
 En tout cas, pour les Reeds, c'est
là que débute l'amitié avec Erich
( Erich Coffie), Mathieu et ses Junkyard birds.
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1997 : fin des reprises, début des compos
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 Les Reeds
en sentaient l'envie depuis longtemps. Des idées, des riffs, des mélodies s'étaient
accumulées peu à peu mais sans jamais faire clairement irruption. Un style Reeds
(oui monsieur), encore embryonnaire et
une certaine rigueur étaient apparus : en 97 ils se sentirent prêts pour assumer
tout cela et
se lancèrent à corps perdu dans la compo. Voici ce qu'écrivit un fanzine à ce propos :
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 APRES
quelques années d'apprentissage dans les cafés-concerts
toulousains, où ils redécouvraient régulièrement les classiques
du Psyché-rock, les quatre membres décident qu'il est temps pour
eux de composer leur propre musique.
 Les Reeds
se laissent alors influencer par les nouvelles tendances
de la scéne pop-rock anglaise, mais sans jamais oublier de personnaliser
les nouvelles compositions.
 Celles-ci
toutes en nuances et en contrastes peuvent subitement
exploser en un crescendo de tension et d'électricité.
Souvent mélancolique, mais jamais désespérée (à l'image de notre
époque) la musique des Reeds nous transporte dans un univers
surréaliste de guitares planantes, de pédales wah-wah et de basses
telluriques, qui ne sont pas sans rappeler leurs premières influences
psychédéliques.
*Réservoir Pop * Stéphane "Mess"*
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 Les
concerts prirent une tournure beaucoup plus personnelle : Les Reeds jouaient leur musique
et chantaient leurs propres
textes. Tout en anglais. Vues leurs influences,
ils avaient du mal
à concevoir le rock autrement qu'en anglais. « imaginez du flamenco en allemand,
ça sonnerait bizarre, n'est-ce pas ? » dixit Richard. Le débat est ouvert.
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Live à la radio
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 Tout
ceci
les conduisit à Rockstore, l'émission où un dénommé Joël, passioné de rock,
faisait jouer
en direct dans le studio de la radio Altitude FM, les groupes de la région.
C'était pas mal ça.
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1998 : premier studio, premier album
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 Ca
devait finir par arriver. Tous ceux qui persévèrent en arrivent là.
En effet, contrairement à ce qu'on pourrait croire quand on est étranger à tout
ça, le plus dur
n'est pas de réaliser un enregistrement en studio, non, au contraire.
Enregistrer, arranger et mixer
c'est passionnant. Le plus dur c'est de vivre de ça. Le plus dur c'est d'être édité
par une maison de disques. La fameuse signature (de contrat d'édition) qui fait rêver tant
de jeunes aujourd'hui.
 Une
expèrience forte,
le studio, et un ingénieur du son remarquable : Jean Rigaud, un type
connu dans le
milieu, et pourtant un type
discret et patient. Jean Rigaud ne se la péte pas.
Prise de son excellente, trois jours d'une
grande
intensité.
Draft
sera édité (aux frais du groupe) à 350 exemplaires :
50 pour démarcher les lieux de concert et
les labels, 300 pour la vente. Tout s'est vendu.
 Grâce
à Draft, les Reeds commencent à passer dans les radios :
Radio Campus, Altitude FM, Fac FM, Spin FM,
Radio Mon Païs,
Radio Planète Indie (Belgique),
Planète Claire (Paris),
Radio Cigüeña (Madrid)...
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Avril 1999 : arrivée de la RM1X chez les Reeds
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 Ca
faisait des lustres qu'ils attendaient un tel instrument. Ils cherchaient
depuis des mois
un claviste, un type qui sample, qui bidouille l'électronique. Faute de
bidouilleur ils se contenteront du séquenceur acheté par David, désormais
surnommé SpacePopDave dans les milieux autorisés. C'est l'ingrédient qui manquait
à leur musique, c'est ce qui allait lui conférer plus d'ampleur, de profondeur, et
des arrangements plus riches.
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Novembre 1999 : home-studio
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 Le
"démarchage" des labels et des maisons de disques ne donnait rien :
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« ça ne correponds pas à ce que nous recherchons... »
« nous n'avons pas d'argent à investir sur de nouveaux artistes... »
« envoyez-nous quelque chose en français... »
« En France il est impossible de faire quoi que ce soit avec
du rock chanté en anglais... »
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 Il
fallait réagir. Ou bien abandonner... Et les Reeds décidèrent de mettre les bouchées doubles
en consacrant
plus de temps encore à la musique et en s'installant dans une villa en banlieue
toulousaine.
Ils y fabriquèrent leur propre home-studio avec du matériel de sonorisation et du matériel
informatique (carte son, Cubase...) Tout cela payé à coups de concerts. ils ont même
ajouté
quelques textes en français à leur réperoire. Par obligation, au début. Mais plus
aujourd'hui
: finalement c'est pas si mal les textes en français. Un p'tit texte frenchy par-ci
par-là, de temps en temps, hein ? Pourquoi pas ? Mais faut pas en abuser.
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Les années 2000 : vers un deuxième album
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 Les Reeds
ont enregistré une douzaine de titres dans leur nouvelle maison. Il est grand temps
de relier tout ça et d'y coller un titre. Les gens qui connaissent le groupe
s'impatientent.
Je dirai à la décharge des Reeds que c'est très long de faire un disque tout
seul avec du
petit matos :
composition, écriture,
prises de son, traitement des effets, mixage...
Il a fallu tout apprendre... et sur le tas
(Tous les groupes indé connaissent ça !)
Sans parler de la conception graphique, ben oui !
il faut bien faire une couverture avec tout ça !
Un travail passionnant, qui a demandé du temps mais
dont les Reeds sont fiers : le second album dépasse de loin le premier
( Draft) au niveau du son, de la prod', des mélodies, des idées etc.
 Ce
deuxième album a déjà été salué et de manière inattendue : envoyé à
un artiste indépendant parisien,
Jérôme Attal,
il a aterri dans une émission à laquelle
il participe activement
sur Radio Aligre (Paris), " La Vie Rêvée des Ondes" où il a gagné, grâce au
vote des auditeurs,
le concours des albums auto-produits du mois d'octobre.
 Ensuite,
le hasard a fait que l'un des
collaborateurs de Jérôme Attal à Radio Aligre soit journaliste pour
Buzz
(le journal d'Universal Music France).
Il a aimé
l'album et lui a consacré un article.
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 Un
élèment nouveau dans la musique des Reeds : le groupe a fait appel à
l'écrivain-comédien
et ami
Alexandre Trijoulet
pour écrire les paroles de la chanson
Evidence. Alexandre, j'espère que tu ne
comptes pas sur les droits d'auteur pour arrondir tes fins de mois, non pas que
le groupe ait décidé de te les ravir, mais à l'heure actuelle, ce sont les
chansons de la Star Academy et autres merdes de cet accabi-là qui marchent... Désolé...
Malgré tout, si tu as d'autres textes pour les Reeds je m'adresse à toi, Alex n'hésite pas !
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28 mars 2003 : Ludo quitte les Reeds
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 Ludo a
pris sa décision seul et les autres membres du groupe
ont respecté son choix.
 C'est
une longue page des Reeds qui se tourne. Epoque épique.
Ludo avait apporté au groupe une certaine
ambiance. Aucun des quatre Reeds n'oubliera les multiples
séjours de "création" dans le chalet du lac de La Planète ou
chez les parents de Ludo (en leur absence bien sûr) : isolation totale,
immersion complète dans la création musicale sans
contraintes et délires en technicolor...
 Ludo
avait apporté également les rêves les plus fous. Tout ça avec un
enthousiasme étourdissant. A la Ludo quoi. Tout cet enthousiasme,
tous ces embryons de projets ont été un moteur fondamental pour le
groupe Reeds.
 Le groupe
lui doit aussi la plupart des textes. Ce qui n'est pas négligeable.
 Et maintenant ?
Eh bien David, Ivan et Richard
sont toujours aussi passionnés et ils
ont toujours envie de créer de
nouvelles chansons, de nouveaux rifs-qui-tuent,
des dérives planantes ou bien noisy ou bien dissonantes
ou bien explosives, peu importe ! Du moment que ça sonne,
que ça arrache !
 Alors
les répét' continuent.
D'ailleurs de nouvelles compos
sont arrivées et leurs stylos sont prêts (oui chez les Reeds on a
toujours composé la musique d'abord et le texte ensuite.) Et puis s'il y
a des textes qui coincent, les Reeds feront appel à des amis. A suivre...
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